Une journée très longue... (Fanfic)

Bon alors, voici une petite histoire que j'ai inventé pour le fun! ^^
A propos, ce serait super sympa de ne pas copier, même en partie: je me suis donnée beaucoup de mal pour cette histoire j'aimerais pas qu'on me la pique... Merci!



Malgré la nuit, je voyais parfaitement le paysage autour de moi. Je courais vite, très vite. La Niva me poursuivait. A chaque pas que je faisais, elle gagnait de plus en plus de terrain. Elle n’avait pourtant pas d’ailes, mais la vitesse de sa course pouvait facilement concurrencer celle d’un guépard! A mon grand dam, d’autres créatures déboulèrent de derrière les arbres du bois à ma gauche et se mirent à me courir après aux côtés de la Niva. Je ne me retournais pas pour savoir quelles autres Bêtes me pourchassaient, car je n’avais en tête qu’une seule chose: mettre un maximum de distance entre moi et mes poursuivants. Alors que la distance qui nous séparait grandissait de plus en plus (et à mon grand soulagement!), j’aperçu au loin les pics des Monts Eternels, la plus imposante chaîne de montagnes de toute l’île. Et au cœur des montagnes, il y avait un refuge pour moi… Je redoublais donc de vitesse, forçant mon corps fatigué à aller plus vite encore quand soudain, quelque chose me frôla la tête. Levant rapidement les yeux, je me rendis compte que des créatures volantes tournoyaient au-dessus de moi, signalant ma position à mes poursuivants. Zut!!! Il ne me restait plus qu’une colline à descendre, se terminant dans une grande prairie qui menait droit aux montagnes…


A l’instant où j’arrivais en haut de la colline, je m’apprêtais à la descendre en courant plus vite encore quand tout à coup, une patte griffue heurta mon dos. Je perdis l’équilibre et dévalait la colline verdoyante comme un rocher dévalant les pentes d’une falaise. Arrivé en bas, j’essayais de me remettre rapidement debout; peine perdue! J’avais la nausée et la tête me tournait. A peine debout, je retombais à quatre pattes, prit d’un violent tournis. J’entendis des bruits sourds et sentit le sol trembler sous mes mains. Quand le vertige et la nausée s’estompèrent, je me remis debout… et restait figé sur place: les créatures m’encerclaient…


En haut de la colline, les bêtes volantes s’étaient posées et me fixaient intensément. Elles étaient cinq, côte à côte sur la colline : un Phénix, un Hippogriffe, un Griffon, une Vouivre et une Manticore. Toutes des Créatures fascinantes. Le Phénix ressemblait à un aigle mais il était plus grand et avait une très longue queue. De couleur orangée, l’oiseau avait un plumage lumineux. L’Hippogriffe avait une tête, des pattes avant et des ailes d’aigle, mais son arrière-train était celui d’un cheval. Le Griffon était semblable à l’Hippogriffe, mais ce que ce dernier avait du cheval, le Griffon l’avait du lion. La Vouivre me regardait fixement; sorte de dragon sans pattes avant, elle était d’une couleur brune dorée. La Manticore terminait la ligne; semblable à un lion, elle possédait néanmoins une queue et des ailes de dragon.


Détournant les yeux de la colline et du regard pesant de la Vouivre, j’observais en silence les Créatures qui m’encerclaient. Face à moi, il y avait, naturellement, la Niva. Corps de femme et tête cornue de monstre, elle avait des griffes à la place des ongles et des écailles dans le dos, le long de sa colonne vertébrale qui se finissait en une queue de dragon. A sa droite, donc ma gauche, se tenait un Babau, également appelé Manau, une énorme bête noire de deux mètres de haut à la gueule dégoulinante de bave. A sa droite il y avait une Chimère: créature à la tête et aux pattes avant de lion, elle avait un arrière-train de chèvre et une queue qui était en fait un serpent. Ajoutez à cela une haleine de brûlé et une capacité à cracher le feu, vous aurez une belle description de cette bête! A droite de la Chimère se tenait un gigantesque et imposant Minotaure au poil rouge feu. Mesurant entre deux mètres cinquante et trois mètres de haut, il avait une impressionnante musculature. Puis venait une jeune Hydre aux écailles mauves: trois têtes, des crocs acérés, un corps reptilien muni de quatre pattes épaisses et griffues, elle avait une longue queue de serpent hérissée de pointes. Ses six yeux étaient jaunes et ses pupilles étaient en forme de fente, comme les serpents. Dans mon dos, juste derrière moi se tenait un couple de démons, une Succube et un Incube, créatures séduisantes et emplies de luxure. Tous deux étaient presque entièrement nus, mais cela, très bizarrement, ne me choquait pas le moins du monde. La Succube avait de belles formes, une forte poitrine, des longs cheveux noirs qui retombaient jusqu’à sa taille et des yeux rouges. L’Incube, lui, était également très bien formé et avait des cheveux assez courts, de couleurs châtain foncé. Ses yeux étaient du même rouge que sa compatriote. A côté du couple infernal était un Nightmare, un cheval noir aux yeux rouge lumineux sans pupilles et dont la crinière et la queue étaient des flammes. Puis venait une Banshie, femme vêtue d’une longue toge grise et qui semblait flotter au-dessus de l’herbe. A première vue, elle semblait inoffensive, mais je savais, pour ma part, que les Banshies avaient un cri qui brisait tous les objets en verre, aussi épais qu’ils puissent être. A ma droite il y avait une belle jeune femme d’environ vingt ans vêtue dans le style gothique: cheveux noirs, longs jusqu’à la taille et yeux bleus, elle avait de grosses bottes en cuir noir aux pieds et était habillée d’une courte jupe noire et d’un corset de la même couleur. Croisant mon regard, elle me sourit sadiquement, dévoilant ses canines supérieures anormalement longues et pointues. La vampire donna un coup de coude amusé à son voisin qui ricana. Lui, il avait tout l’air d’un humain, mais à cet instant, la pleine lune sortit de derrière un nuage. Le jeune homme se métamorphosa alors en un grand loup gris anthropomorphique. Le loup-garou émit une sorte de grognement que j’identifiais comme un rire. Enfin, à la gauche de la Niva, donc ma droite, se tenait un grand cheval noir monté par un cavalier sans tête.


Je déglutis bruyamment, provocant des ricanements parmi les Créatures. Je croyais avoir tout perdu quand soudain, un martèlement sourd parvint à mes oreilles. Sautant par-dessus le cercle de mes poursuivants, un centaure, une licorne et un pégase m’encadrèrent. Un peu rassuré, je fixais la Niva dans les yeux et une lueur de défi passa dans mon regard. Après un long moment de silence et d’immobilité, un énorme Sphinx vint se poser entre moi et la Niva. Le Sphinx avait un corps de lion, des ailes d’aigle, et une tête et un buste de femme. Après m’avoir détaillé en m’observant de haut en bas, la créature m’adressa la parole.

«- Je te propose une chance de t’échapper. Je vais te poser une devinette et tu devras y répondre. Si tu réponds juste, nous te laissons partir. Par contre, si tu réponds faux, ta vie sera à nous. Acceptes-tu ce défi?»

Je jetais un regard au centaure qui hocha la tête d’un air grave. Comprenant que je n’avais pas d’autre alternative et que la décision m’appartenait, j’acquiesçais. Le Sphinx s’assit alors et resta un instant silencieux, perdu dans ses pensées, avant de réciter:

«- Tout est renversé chez moi ;
Le laquais précède le Maître,
Le manant passe avant le roi,
Le printemps vient avant l’été,
Noël avant la Trinité.
Qui suis-je ?»

Puis il replongea dans le silence. Le regard de toutes les Créatures était fixé sur moi. Pendant un instant, je me sentis mal. Si je répondais faux à l’énigme du Sphinx, les Créatures se jetteraient sur moi pour me tuer, ou pire, me dévorer vivant! De longues minutes s’écoulèrent dans un silence pesant, absolu; le seul bruit que l’on entendait était celui de la respiration des Créatures présentes, ainsi que la mienne. Plus le silence durait, plus le sourire sadique de la vampire s’agrandissait. Près d’une heure plus tard, j’ignorais toujours la réponse à l’énigme du Sphinx. Désespéré, je fixais le Sphinx dans les yeux et répondit d’une voix emplie de l’amertume du perdant:

«- Je suis désolé, j’ignore la réponse à cette devinette. Néanmoins, avant que vous ne preniez ma vie, pourrais-je connaître la réponse ?»

Le Sphinx acquiesça et répondit:

«- Je suis un Dictionnaire… »

Un sourire carnassier apparu sur tous les visages qui m’encerclaient. Vaincu, je baissais la tête et me laissait tomber à genoux dans l’herbe tendre de la plaine, tandis que toutes les Créatures éclataient d’un rire cruel. Les Bêtes volantes perchées sur la colline poussèrent un mugissement de triomphe. A cet instant, un arc-en-ciel lumineux éclaira la nuit noire et le jour revint subitement. Le Minotaure s’avança vers moi et me donna une tape amicale sur l’épaule, manquant de me la déboîter.

«- Eh ben Metys, on n’a pas trouvé la réponse? fit-il de sa voix de tonnerre.
- Désolé Firno, répondis-je, je ne la connaissais pas celle-là.
- Pourtant t’es super doué pour les énigmes de notre chère Nernès! fit le loup-garou en me donnant une bourrade.
- C’est exacte, Mirgo! Mais Nernès se débrouille toujours pour nous en sortir une qu’on ne connaît pas!
- Ce ne serait pas amusant, sinon! intervint le Sphinx en entendant que l’on parlait de lui.»

Une ombre plana au-dessus de nous et il se mit à pleuvoir. Il pleuvait tous les jours depuis un mois et ça commençait à bienfaire! Après nous être lancé un regard entendu, les Créatures et moi levâmes la tête vers l’ombre au-dessus de nous et hurlâmes d’une même voix:

«- ZIRKOL! ASSEZ DE PLUIE! CHANGE UN PEU LA METEO! »

Amusé par notre réaction, Zirkol rigola et fit disparaître les nuages, arrêtant la pluie par la même occasion. Se posant au milieu du groupe, le dragon s’avança vers moi et dit:

« - Désolé Metys, tu as raté le test! Tu retenteras ta chance une autre fois!
- Bah, ce n’est que partie remise! répondis-je en souriant. »

Le crépuscule, le vrai cette fois, commença à s’installer. La nuit ne tarderait plus à tomber. Il fallait rentrer chez nous à présent, jusqu’au mois prochain, lors du test d’Isil, la vampire. Eh oui ! Chaque mois, l’un de nous était choisi pour ce test. Si nous réussissions, nous avions le droit de partir pendant une année dans un monde où il n’y avait que des humains et des animaux, pas de Créatures mythiques. Le mois dernier, Médusa la Gorgone avait réussit le test. Nernès, notre chère Sphinx, avait demandé à Médusa qui faisait le tour du bois sans jamais y entrer. Après deux heures et demi de réflexion, Médusa avait répondu «L’écorce». Tout le monde était surprit: elle avait donné la bonne réponse! Deux jours après, elle était partie pour le monde dominé par les humains. Elle doit normalement rentrer l’an prochain.
Zirkol nous souhaita une bonne nuit et s’envola d’un coup d’ailes pour rejoindre sa grotte, située sur le plus haut sommet des Monts Eternels. Une fois le dragon parti, nous nous dîmes bonsoir et nous séparâmes pour rentrer chez nous. Mazguil le phénix, Etzal la Chimère et Fissgual le Nightmare prirent ensemble le chemin du désert flamboyant, au Sud de l’île. Issnya la Succube et son compagnon Drake l’Incube retournèrent à Pyros, la forteresse de flammes au centre du désert flamboyant. Erlak le Griffon, Dirloy l’Hippogriffe, Imgraal la Vouivre et Dreksam la Manticore prirent leur envol et se dirigèrent vers le sommet des Monts Eternels. Firno le Minotaure, Ymzûl l’Hydre et Nernès le Sphinx prirent la route des grottes secrètes, situées au pied des montagnes. Torys le Centaure s’en alla seul vers les grandes forêts de l’Est de l’île. Minaya la Licorne et Nizôl le Pégase se dirigèrent vers le Nord, là où la lumière du jour ne s’éteins jamais. Sleepy Hollow le Cavalier sans tête et sa compagne Erve la Banshie firent route avec Mirgo le Loup-garou et sa femme Isil la Vampire vers Léonya, ville de l’Ouest où il fait toujours nuit.
Marsha la Niva s’approcha de moi et me caressa les épaules tendrement.

«- Alors Metys, on rentre nous aussi? demanda-t-elle en souriant.
- Bien sûr! Et en plus, j’ai vraiment faim! répondis-je joyeusement. »

J’attrapais la Niva par la taille et déposait un baiser sur ses crocs. Elle ricana et passa son bras par-dessus mes épaules. Et c’est ainsi enlacés que nous nous mîmes en route pour rejoindre notre repère, au cœur des bois précédant la colline. Le soleil achevait de se coucher et le ciel était rouge. Le vent agitait l’herbe de la plaine et faisait grincer les branches des arbres de notre bois. Une brise vint caresser mes cheveux et la lumière du soleil couchant se reflétait sur mes crocs et mon bec, les colorants d’une lueur rouge orangée. Mes immenses cornes se parèrent de reflets dorés alors que je levais la tête vers le ciel. Les étoiles étaient déjà visibles. Mes pattes griffues et ma queue de reptile étaient courbaturés après cette journée très longue et riche en émotions. La lune se leva enfin et baigna tout le paysage d’un halo surnaturel.

Drisska, le monde de l’imaginaire ne dormait jamais. Et pour moi, Metys le Novak, ainsi que pour tous les habitants de Drisska, demain sera un nouveau jour, un de plus dans notre éternité…

Chouette l'histoire !